Quelques citations inspirantes…


đAfin de laisser parler le silence en nous-mĂȘmes, il est nĂ©cessaire dâĂ©couter par le cĆur. La facultĂ© dâĂ©merveillement transforme lâhomme en enfant, en cet ĂȘtre qui est encore ignorant de la parole, vierge face au monde et prĂȘt Ă lâaccueillir dans sa plĂ©nitude comme un miracle. Lâapproche enfantine du monde est la seule qui fasse lâexpĂ©rience de la relation entre toutes choses sans avoir recours au langage, par cette attitude qui nous coupe la parole et nous laisse bouche bĂ©e, lâĂ©tonnement. Le vĂ©ritable silence actif, qui sâoppose Ă la perception du silence extĂ©rieur, consiste Ă se rendre disponible Ă lâĂ©coute du monde, Ă abattre les frontiĂšres entre le soi et le vivant, Ă devenir paysage.đ
âšCristina Noacco, La force du silence.âš

đSi vous regardez un arbre dans la tempĂȘte, vous voyez que ses branches et ses feuilles sont violemment secouĂ©es en tous sens par le vent. Vous avez l’impression que l’arbre ne va pas rĂ©sister Ă la tempĂȘte. Vous ĂȘtes comme cela lorsque vous ĂȘtes la proie d’une vive Ă©motion. Comme l’arbre, vous vous sentez trĂšs vulnĂ©rable. Vous risquez de casser Ă tout moment. Mais si vous dirigez votre attention vers le tronc de l’arbre, vous voyez les choses diffĂ©remment. Vous voyez que l’arbre est solide et profondĂ©ment enracinĂ© dans la terre. Si vous focalisez votre attention sur le tronc de l’arbre, vous rĂ©alisez que l’arbre est fermement enracinĂ© et qu’il ne peut pas ĂȘtre emportĂ© par le vent. Chacun de nous, en position assise ou debout, est comme l’arbre. Lorsque la tempĂȘte de vos Ă©motions passe, vous ne devez pas rester dans le plus fort de la tempĂȘte, au niveau du cerveau ou de la poitrine. Ramenez votre attention Ă votre nombril, c’est le tronc, la partie la plus solide de vous-mĂȘme, et pratiquez la respiration consciente…đ
âšThich Nhat Hanhâš

đPeut-ĂȘtre, aprĂšs tout, nos meilleures pensĂ©es viennent-elles lorsque nous sommes seuls. Il est bon d’Ă©couter, non pas des voix, mais le vent qui souffle, le ruisseau qui coule frais sur les pierres polies, les abeilles assoupies par le poids du pollen. Si nous prĂȘtons attention Ă la musique de la terre, nous atteignons la sĂ©rĂ©nitĂ©. Et puis, d’une maniĂšre inexpliquĂ©e, nous le partageons avec les autres.đ
âšGladys Taberâš

đTous les jardiniers savent qu’ils rĂ©solvent d’une maniĂšre ou d’une autre leurs problĂšmes dans le jardin. Il n’y a pas de mystĂšre lĂ -dedans. Ils suivent simplement les lois de la nature. Planter un jardin est un acte d’optimisme.đ
âšMarilyn Barretteâš

đCULTIVER SA TERRE INTERIEURE…
Notre terre intĂ©rieure est parsaimĂ©e de graines radiantes, qui n’attendent que notre attention pour germer et rĂ©pandre en pleine lumiĂšre ses parfums porteurs de l’essence de notre origine sublime.
Notre jardin Ă besoin d’ĂȘtre prĂ©servĂ©, objet de tous nos soins, avec cet amour inconditionnel que peut Ă©prouver une mĂšre pour son enfant.
Notre terre Ă besoin de soleil et de son attention protectrice, notre terre a besoin de l’eau et de son Ă©motion amoureuse,
Prendre soin de ce qui va enfin s’Ă©panouir en soi et Ă©prouver toute sa dimension unique et infinie par le corps de lumiĂšre.
Ne pas négliger sa propre force, ne pas déléguer son propre pouvoir à ce qui ne vient pas de son propre espace, de sa propre parole sensible, vraie, issue de sa propre terre.
Nous sommes le tout et porteurs du champ de tous les possibles.đ
âšJean Louis Pietriâš

đSĂšme les graines de ta destinĂ©e,
d’une main heureuse,
d’une main amoureuse,
d’une main confiante,
humble et gĂ©nĂ©reuse.đ
âšAlain Degoumoisâš
đOui, je suis le rĂȘveur ; je suis le camarade
Des petites fleurs dâor du mur qui se dĂ©grade,
Et lâinterlocuteur des arbres et du vent.
Tout cela me connaĂźt, voyez-vous. Jâai souvent,
En mai, quand de parfums les branches sont gonflées,
Des conversations avec les giroflées ;
Je reçois des conseils du lierre et du bleuet.
LâĂȘtre mystĂ©rieux que vous croyez muet,
Sur moi se penche, et vient avec ma plume écrire.
Jâentends ce quâentendit Rabelais ; je vois rire
Et pleurer ; et jâentends ce quâOrphĂ©e entendit.
Ne vous étonnez pas de tout ce que me dit
La nature aux soupirs ineffables. Je cause
Avec toutes les voix de la métempsycose.
Avant de commencer le grand concert sacré,
Le moineau, le buisson, lâeau vive dans le prĂ©,
La forĂȘt, basse Ă©norme, et lâaile et la corolle,
Tous ces doux instruments mâadressent la parole.
Je suis lâhabituĂ© de lâorchestre divin.
Si je nâĂ©tais songeur, jâaurais Ă©tĂ© sylvain.
Jâai fini, grĂące au calme en qui je me recueille,
Ă force de parler doucement Ă la feuille,
Ă la goutte de pluie, Ă la plume, au rayon,
Par descendre à ce point dans la création,
Cet abĂźme oĂč frissonne un tremblement farouche,
Que je ne fais plus mĂȘme envoler une mouche !
Le brin dâherbe, vibrant dâun Ă©ternel Ă©moi,
Sâapprivoise et devient familier avec moi,
Et, sans sâapercevoir que je suis lĂ , les roses
Font avec les bourdons toutes sortes de choses ;
Quelquefois, à travers les doux rameaux bénis,
Jâavance largement ma face sur les nids,
Et le petit oiseau, mĂšre inquiĂšte et sainte,
Nâa pas plus peur de moi que nous nâaurions de crainte,
Nous, si lâĆil du bon Dieu regardait dans nos trous ;
Le lys prude me voit approcher sans courroux
Quand il sâouvre aux baisers du jour ; la violette
La plus pudique fait devant moi sa toilette ;
Je suis pour ces beautĂ©s lâami discret et sĂ»r ;
Et le frais papillon, libertin de lâazur,
Qui chiffonne gaĂźment une fleur demi-nue,
Si je viens Ă passer dans lâombre, continue,
Et, si la fleur se veut cacher dans le gazon,
Il lui dit : Es-tu bĂȘte ! Il est de la maison.đ
Les Roches, août 1835.
âšVictor HUGO, Les Contemplationsâš.